Mon père était le quatrième de six enfants. Quand il était encore très jeune, son père à lui est tombé malade, et sa mère a dû travailler. Ils étaient assez pauvres. José, le benjamin, était un bel enfant, alors ses frères et soeurs lui faisaient faire la manche dans la file d'attente du cinéma et se faisaient toujours assez de sous pour regarder le film tous les six.
J'habite maintenant dans le quartier où mon père a grandi, tout près de la maison où je suis née. Ca te fera peut-être plaisir d'apprendre, que je suis retombé folle amoureuse du cinéma. Je suis allée une fois voir si le cinéma où mon père allait étant enfant était encore là. Il y est encore, bien qu'il n'y ait plus qu'une salle qui projette des films. Le reste est dévenu une gallérie, une énorme librairie et un café. J'y vais tous les soirs, toute seule. En ce moment ils passent une retrospéctive d'Angélopoulos. Jusqu'ici tous ses film m'ont fait pleurer. Il en est souvent question de jeunes filles en cavale. Alors, tu vois pourquoi...
Je pense au cinéma Polycarpe des fois, sauf qu'ici il y a plus de cinquante places et la salle est toujours pleine. J'arrive de plus en plus en avance, car dans la librairie on peut prendre le livre qu'on veux, et s'assoir sur un fauteuil pour le lire. Il y a plein de livres en francais. Du coup, je relis Barthes, et tous les jours je retrouve mon marque-pages à l'endroit ou je l'ai laissé. Des fois j'ai envie de te poser des questions sur le texte, ou sur le film.
Sans rancune, mais aussi sans espoir, tu me manques. Et oui, surtout au cinéma.
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Pregunta, critica, opina... todo menos hacerme sentir que hablo sola. ¡Hey! zaz, creo que sí hablo sola...